25 avr. 2012

Printemps de Bourges : soirée Pop/Rock


Hier soir avait lieu la soirée Pop/Rock au Printemps de Bourges. Au programme : The Barr brothers, Rover, Balthazar, Jacuzzi boys, Baxter Dury et The Minutes.
Ne connaissant aucun des groupes, ou alors uniquement de réputation et sur 2-3 morceaux, j’y suis allé totalement sans a priori.
Petite résumé de la soirée, dans l’ordre chronologique :

THE BARR BROTHERS

Voix à la Bob Dylan et guitare acoustique, The Barr Brothers, groupe de 4 musiciens de Montréal, a un répertoire clairement folk américain. Mais plusieurs éléments sur scène apportent un brin d’originalité. D’abord le guitariste n’est vraiment pas manchot, la partie mélodique et rythmique à la guitare est vraiment très agréable à voir et à écouter. Ensuite, un des membres du groupe joue de la harpe, une vraie grande harpe, plus grande que le chanteur d’ailleurs. Même si l’instrument n’est pas particulièrement mis en avant, certains passages guitare-harpe sont très réussis. Et pour finir, tous les membres du groupe jouent régulièrement d’instruments un peu inattendus : roue de vélo avec un archer, fil de nylon frotté sur les cordes de guitares…
Bref, avec des compositions folk classiques mais soignées et des arrangements originaux, The Barr brothers a fort bien débuté la soirée.


ROVER

Rover est un groupe français principalement axé sur le chanteur d'origine libanaise. Les morceaux, dans une veine pop sombre et mélancolique, sont plutôt accrocheurs et certains font même mouche immédiatement (« Aqualast », « Remember »). Le chanteur est assez impressionnant : il faut imaginer un Gérard Depardieu années 70 sur scène, forte carrure, cheveux longs, des yeux brillants mis en valeur par l’éclairage et une voix d’une puissance incroyable. Le type arrive à avoir une voix de tête aussi forte que sa voix de poitrine, c’est assez surprenant. Mais paradoxalement, cette voix puissante est finalement assez agaçante car le chanteur en use et en abuse : il n’arrête pas de changer allant d’une voix normale (plutôt agréable) à une voix de tête puissante, juste mais pas très belle en passant par une voix roque à l’accent germanique.
Bref, impression mitigée à la fin du set mais on sent qu’avec un peu plus de simplicité, le groupe peut faire de grandes choses.


BALTHAZAR

Balthazar c’est mon gros coup de cœur de la soirée. Ce groupe belge que je ne connaissais pas du tout a  littéralement conquis le public.
Sur scène, le batteur est en retrait mais les 4 autres membres du groupe (bassiste, guitariste-chanteur, claviériste-chanteur et claviériste) sont au même niveau sur le devant de la scène.
Leurs compositions peuvent paraître simples, elles tournent à chaque fois sur 2-3 accords, un riff de basse ou un riff de guitare, mais la variété des arrangements fait qu’on ne s’ennuie pas une seconde.
Définir le style n’est pas facile : pour faire simple disons que chaque morceau balance entre du Gorillaz et du Phoenix et que le tout est plutôt entraînant. Le rythme est souvent en demi-tempo chaloupé, les synthés produisent des sons étranges fantastiques, la basse est très présente et les deux chanteurs alternent chant brit-pop classique et phrasé désenchanté et arythmique un peu à la The XX. Chaque morceau alterne phases pop, rock, rock-électro et quand, régulièrement, les 4 membres du groupe se mettent à chanter en harmonie, on se dit que ces belges sont vraiment très très forts.
Bref, difficile de passer après eux…


JACUZZI BOYS

Bon, là je vais pas m’éterniser parce que j’ai pas du tout aimé. Jacuzzi boys est un groupe américain qui fait du rock garage assez tribal et trivial. Sur scène, ils sont 3 : guitare, basse et batterie. Ca va vite, très vite, le bassiste joue sur 2 notes et le guitariste sur 2 accords majeurs.
Le chanteur, avec des cheveux longs sur les yeux un peu comme Cousin Machin dans la famille Adams, a une voix aigue un peu éraillée à la AC/DC. Mais y a pas vraiment de mélodie au chant ; d’ailleurs le volume du chant est très en dessous du reste.
La distorsion de la guitare est à fond et le guitariste a eu la bonne idée au milieu du concert de mettre le bouton de réglage de volume de son ampli jusqu’à la position « Eleven » histoire de faire reculer les derniers spectateurs sobres 10 mètres derrière la scène. Devant la scène, 4-5 personnes qui visiblement ont bu tellement de bières qu’ils ne se rendent pas compte que leurs tympans sont en train d’exploser, pogotent joyeusement.
Bref, je m’arrête là. Coup de chapeau quand même au batteur qui joue à 100 à l'heure et sue sang et eau pendant 1 heure sans discontinuer (il n'y a pas de pause entre les morceaux).


BAXTER DURY

Baxter Dury est un chanteur anglais, fils de Ian Dury pour ceux qui connaissent. Sur scène il est accompagné par quatre très bons musiciens (basse, guitare, batterie, clavier). Lui joue également un peu de clavier.
Le set était assez sympa. Les morceaux sont assez complexes (rarement de classique couplet-refrain), l’instrumentation est clairement pop mais l’ambiance est très kitsch.
Le chanteur, déjà, a un look « so british » en costard et cravate fine et une tête qui fait penser à Patrick Jane, le héros de la série « Mentalist ». Le guitariste joue comme un dieu… mais porte un marcel. La claviériste joue sur un vieux ROLAND JUNO des sons bien pourris tels qu’on les trouve sur des claviers premier prix. Le bassiste, portrait craché du professeur Rogue dans Harry Potter, assure en jouant des lignes de basses très mélodiques. Le chanteur ne chante pas vraiment mais parle la plupart du temps, le guitariste et la claviériste s’occupant d’apporter une touche mélodique sur des chœurs ou des refrains chantés.
Bref, l’ambiance est décalée, le groupe ne se prend pas au sérieux mais les morceaux sont malgré tout très travaillés et on passe un bon moment.


THE MINUTES

Dernier groupe de la soirée et je ne vais pas non plus m’étendre dessus puisque c’était un peu dans la même veine que JACUZZI BOYS, à savoir du rock-garage, et que c’est décidément pas trop mon truc.
Comme JACUZZI BOYS, le groupe sur scène est composé de 3 personnes : batteur, guitariste bassiste.
Mais contrairement à leurs prédécesseurs, le groupe ne confond pas volume sonore et énergie. Les morceaux sont certes très rock mais ils sont carrés, la guitare est propre, les riffs incisifs et le bassiste fait un travail extraordinaire. Le tout dégage une énergie comparable aux premiers temps de Supergrass sans atteindre leur sens mélodique, notamment au chant.
Bref, sympa à écouter et à regarder mais assez répétitif.


Voilà le bilan de la soirée. Si je devais en faire un classement personnel, je mettrais dans l’ordre : Balthazar, The Barr brothers, Baxter Dury, Rover, The Minutes, Jacuzzi boys.
Et je conseille vivement d’écouter Balthazar même si je ne sais pas encore si leurs albums en studio sont à la hauteur de leur musique sur scène.