18 nov. 2014

« The endless river » : un hommage tout en douceur à Rick Wright

Non, ne cherchez pas, je ne dirai pas du mal de Pink Floyd…

« The endless river » n’est pas l’album de l’année, c’est sûr, mais c’est un album honnête.
Composé de morceaux issus des sessions de leur album précédent (« The division bell » sorti en 1994), l’album se veut avant tout un hommage à Rick Wright, claviériste et compositeur du groupe depuis leurs débuts dans les années 60, décédé en 2008.
La pochette de l’album, avec cette barque qui semble, tel Charon, amener les défunts vers le séjour des morts, traduit bien cette volonté.
L’hommage est en tout cas réussi tant les synthés du musicien sont omniprésents sur cet album. Et l’ambiance générale, très apaisante, dégage un sentiment de sérénité.
On a aussi l’impression que les chansons ont très peu été retouchées depuis 20 ans, car on y retrouve un son assez proche de celui de « The division bell ».
Autre aspect honnête du projet, loin de refourguer pêle-mêle les 18 morceaux issus des enregistrements de 1994, l’album est divisé en 4 sous-parties cohérentes, une structure typique de Pink Floyd qui avait l’habitude de diviser leurs morceaux en plusieurs « mouvements », comme dans « Atom heart mother » ou « Ummagumma » par exemple.
Et puis surtout, dernier point et non des moindres concernant « The endless river » : quel plaisir de découvrir un nouvel album de Pink Floyd, un album de rock progressif avec ce « son » typique du groupe !

Le visuel de l'album : très explicite... et un peu kitschou


Bon, OK, je vais quand même en dire un peu de mal : malgré tous ces bons points, je n’ai pas accroché plus que ça à l’album.

Dans la longue carrière des Pink Floyd, je suis un adepte de ce qu’on peut appeler la période « Gilmour-Waters » qui s’étend de « Meddle » (1971) à « The wall » (1979) avec 3 albums réellement parfaits : « The dark side of the moon », « Wish you were here » et « The wall ». Durant cette période, le groupe est à son apogée : le son de Pink Floyd est à maturité, grâce notamment au jeu de guitare caractéristique de David Gilmour, Roger Waters, très inspiré, apporte, avec ses paroles sombres et torturées, beaucoup d’émotions aux chansons du groupe.
Même s’il y a beaucoup d’excellents morceaux dans ce qu’ils ont fait avant cette période (les jeunes années psychédéliques influencées par leur premier leader, Syd Barrett) et après (la période sans Roger Waters, avec Gilmour aux manettes), les albums proprement dits sont un peu plus inégaux.

« The endless river » a les défauts de ses qualités. Les chansons ayant été peu réarrangées depuis les sessions de « The divison bell », l’album est constitué à 95 % d’instrumentaux où dominent, quasiment en continu, solos de guitare sur nappe de synthés, ce qui rend le tout un brin monotone.
Fidèle au rock progressif, les morceaux se mettent en place doucement, mais sans jamais vraiment monter en intensité. Il faut ainsi écouter l’album plusieurs fois pour s’attacher à quelques titres :
« It’s what we do » pour le son de synthé tout en douceur
« Skins » (avec sa suite directe « Sum ») pour sa batterie jouée en grande partie sur les toms
« Anisina » pour le mélange et même l’entremêlement de la guitare et du saxo
« Allons-y » avec sa sonorité très (trop ?) années 90
« Talkin’ Hawkin’ » et sa répétitive mais ensorcelante partie de piano

Bref, « The endless river » est un album qui rend un bel hommage à Rick Wright mais qui, musicalement, laisse un petit goût d’inachevé.
Les fans purs et durs de Pink Floyd seront heureux de pouvoir compléter leur audiothèque avec ces nouveaux morceaux. Les autres trouveront sans doute l’album un peu ennuyeux.

4 nov. 2014

Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band : des Beatles aux Flamings Lips, une histoire du psychédélisme

L’album « Sgt. Pepper’s Lonely hearts Club Band », sorti par les Beatles en juin 1967 en pleine période hippie, est devenu rapidement un monument du psychédélisme pour plusieurs raisons :
  • Des arrangements musicaux très élaborés, les techniciens des studios Abbey Road ayant réussi l’exploit, à grands renforts d’overdubs, de superposer de nombreuses pistes sans perte de qualité sonore alors qu’à l’époque leurs tables de mixages sont limitées à 4 pistes.
  • L’utilisation d’instruments qu’on n’avait pas l’habitude d’entendre dans la pop-music tels que clavecins, clarinettes, instruments indiens... et même tout un orchestre classique pour la montée chaotique de « A day in the life ».
  • L’invention de nouveaux effets sonores grâce au détournement complexe d’effets existants.
  • Des paroles originales, parfois surréalistes, jouant souvent sur l’ambiguïté ou le double-sens, plusieurs chansons ayant même été interdites de diffusion radio pour leurs allusions à la drogue (« Lucy in the sky with diamonds », « A day in the life », « Fixing a hole » et « Being for the benefit of Mr Kite! »). On est loin du « She loves you yeah yeah yeah » que les Beatles chantaient 4 ans plus tôt.

 


Depuis, toute la musique pop actuelle s’est construite sur les bases définies par les Beatles.
L'utilisation d'instruments à contre-emploi est devenue monnaie courante.
Les effets sonores sont personnalisables à l’infini en tournant simplement un bouton.
Des chansons relatant des trips sous toutes drogues que ce soient ne choquent plus personne (même « Licence 4 » a abordé le thème du côté festif de l’alcool).
Et de nombreux groupes, encore aujourd’hui, mettent des doses de psychédélisme dans leur musique : Air, MGMT, Tame Impala (pour ne citer qu’eux)… et surtout The Flaming Lips, groupe qui depuis 41 ans poursuit ses explorations psychédéliques en enregistrant des albums toujours plus délirants.
Près de 50 ans plus tard, le côté psychédélique de Sgt. Pepper est donc peut-être un peu moins évident pour ceux qui découvriraient l'album aujourd'hui, tout ce qui était innovant à l’époque étant somme toute assez banal de nos jours.

Et voici que The Flaming Lips, après avoir repris à leur sauce « The dark side of the moon » des Pink Floyd en 2009, ont décidé cette année de dépoussiérer le vieux Sergent moustachu.

Epaulé dans cette tâche par d’autres artistes (dont Moby, Ben Goldwasser de MGMT, Miley Cyrus, et d’autres «fwends»), le groupe a dû se demander comment faire de Sgt Pepper un album psychédélique alors que les contraintes techniques ont quasiment disparu aujourd’hui.
Et la réponse, on la trouve dès la première écoute de l’album : en enregistrant un album complètement barré !
C’est peu dire que l’album est psychédélique : beaucoup d’effets sur les voix, de sonorités étranges, de passages un peu dissonants... c’est vraiment de la folie non-stop.

On pourra peut-être regretter justement que, chaque invité souhaitant sans doute relever le défi de faire un morceau délirant, il manque un peu d’accalmie au milieu de ce déluge. Et on a parfois un peu l’impression que, à trop vouloir se lâcher sur les arrangements farfelus, on en a un peu oublié de mettre en valeur les chansons et celles-ci ne sont pas toujours faciles d’accès pour les néophytes du psychédélisme.

Mais il n’empêche, il y a plusieurs reprises qui valent vraiment le coup : « Lucy in the sky with diamonds » pour ses superbes arrangements sur les refrains qui sonnent comme des feux d’artifice, « Sgt. Pepper (intro) » pour son esprit rock parfaitement préservé (avec en prime un p’tit clin d’oeil à Jimi Hendrix), « Sgt Pepper (reprise) » pour sa fin remaniée dans un style hippie woodstock, et « A day in the life » qui, sans en faire des tonnes, revisite bien ce chef d’œuvre lennonien.

Bref, un album intéressant, étonnant. Les adeptes du psychédélisme et des Flaming lips seront ravis. Les fans des Beatles seront intéressés de voir leurs morceaux préférés transformés, d’autant plus qu’il y a souvent des clins d’oeil aux arrangements originaux de 1967 (comme par exemple les cloches dans « When I’m sixty four »). Pour les autres, ce sera un peu plus dur...

27 oct. 2014

Le dernier album de The Do : "a palm full of miracles"



Bon OK j’avoue j’ai un gros gros coup de cœur pour le dernier album de The Do « Shake shook shaken ».
Au mois de mai déjà, « Keep your lips sealed », le premier extrait de l’album, a débarqué pour moi comme un OVNI et j’ai écouté ce morceau en boucle pour essayer de comprendre ce qui me plaisait tant dans cette chanson. C’est donc avec une grande impatience que j’attendais le reste de la dernière fournée du groupe, sorti fin septembre.

« Shake shook shaken » est un album de ruptures, de blessures, de reconstruction, et cela se traduit aussi bien dans la musique que dans les paroles.
Le mixage joue sur le contraste entre une musique composée à 90% de synthés et une voix fragile, très humaine, vecteur de tous ces espoirs et désespoirs.
La formule est la même tout du long : synthés et programmations rythmiques d’un côté, voix et (nombreux) chœurs de l’autre dans une structure où souvent le refrain débute les morceaux.

Mais pour autant, ce n’est pas un album triste et on ne s’ennuie pas une seconde car le groupe aligne les tubes : sons de synthés très variés, rythmiques touffues, mélodies imparables, les morceaux sont riches mais concis, et chaque écoute en appelle une autre.

L’album débute avec 2 grands morceaux : « Keep your lips sealed » (avec ses variations de volume, panoramiques et équalisation), et « Trustful hands » (avec une belle harmonie vocale et une basse groovante). Le reste de l’album est tout aussi bon, que ce soit « Miracles (back in time) » et « Going through walls » par leurs jeux de percussions, « Sparks » par son côté électro björkien, « Despair hangover and ecstasy » et ses arrangements taillés pour la radio, « Lick my wounds » et ses chœurs chorale… Tout est excellent.

Bref, très inventif, très émouvant, très rythmé, cet album est énorme !
 Liés l'un à l'autre pour le pire... et le meilleur

4 oct. 2014

Thom Yorke et ses Tomorrow’s modern boxes



Radiohead, ici on adore tous. Quand j’ai acheté l’album « OK Computer » sur les conseils d’un copain musicien (merci Guillaume), je ne m’attendais pas à une telle claque et la première écoute de la chanson « Paranoid android » m’a littéralement mis à genoux (« Raaainnn downnn… »). Tous leurs albums sont incontournables (personnellement ceux que j’écoute le plus sont « Hail to the thief » et la version longue de « In rainbows »)… du moins jusqu’à leur dernier album « The king of limbs » (sorti en 2011) qui m’a complètement laissé de marbre. C’est vrai que le groupe a toujours cherché à innover, délayant dans son rock un peu d’électro ou de jazz, mais cet album je le trouve désespérément froid et un peu trop dans la lignée de ce que Thom Yorke avait fait dans son album solo « The eraser » en 2006…  mais en moins accrocheur, l’effet de surprise étantdéjà passé.
Bref, tout ça pour dire que je n’attendais pas grand-chose du nouvel album solo de Thom Yorke, « Tomorrow’s modern boxes » qui vient tout juste de sortir.

Après plusieurs écoutes, c’est agaçant mais force est de constater que c’est difficile de trouver du mal à dire dessus. C’est encore une fois très inventif, bien arrangé et mixé : Nigel Godrich est aux manettes et, comme d’habitude, « everything’s in its right place », on se demande toujours comment ce diable de sorcier arrive à occuper si bien les panoramiques.
L’ensemble de l’album est très cohérent : sons électroniques, beats électro, voix fluette, morceaux déstructurés sont au programme tout du long pour une ambiance éthérée et mélancolique, Thom Yorke étant le roi du spleen musical et c’est pour ça qu’on l’aime.

L’album débute par « A brain in a bottle », morceau très réussi grâce à une instrumentation des plus étranges et originales.
Sur le morceau suivant « Guess again !», on retrouve une autre patte de l’artiste : le piano un peu désaccordé joué sur une sorte de faux rythme saccadé. Basse et batterie jouent à cache-cache. Encore une fois un bon morceau.
Chanson suivante : « Interference » et, oh joie, le chant retrouve un brin de mélodie. Une belle chanson simple et triste.
Et après… Et bien après y a plus grand-chose à se mettre sous la dent. « The mother lode » est intéressante mais un poil répétitive je trouve ; sur « Truth ray » Thom Yorke nous refait le coup de l’accompagnement assuré par des instruments passés à l’envers tout le long du morceau, effet déjà utilisé dans des albums précédents (« Like spinning plates » sur Amnesiac par exemple) et si, personnellement, j’aime bien cet effet, sans arrêt sur 3mn je trouve que c’est pas toujours très agréable.
Je ne m’étendrai pas sur les 2 morceaux suivants, « There is no ice (for my drink) » et « Pink section », des morceaux de bouts de pas grand-chose, un peu dans un registre expérimental, mais qui sont limite du remplissage (et quand on sait qu’il n’y a que 8 chansons en tout, ça fait quand même ¼ de l’album).
L’album se termine sur « Nose grows some », jolie chanson triste qui vaut surtout l’écoute pour ces petits beats aigus.

En résumé, quelques vraies réussites (les 3 premiers morceaux de l’album en fait), très inventif, un album qu’on écoute un peu par curiosité pour savoir où s’arrêtera le génie de Thom Yorke, mais pas l’album qu’on aurait envie de jouer entre copains ou de chanter à tue-tête.

25 avr. 2014

Printemps de Bourges : jeudi 24 avril 2014 – Le W – 6500 places

Au programme Girls in Hawaii, Fauve, Detroit et Metronomy. Autant dire que des groupes cultes !! Et dans la plus grosse salle du festival.
Le concert commence à 19h00 mais, avant ça, il y avait une séquence de dédicaces de Metronomy à la FNAC de Bourges à 18h00. Du coup, j’ai fait un p’tit détour par le magasin, mon CD de Love letters en poche.
Ambiance très détendue pour les dédicaces.
Moi : « Hey guys, I love your music too much, you’re the best band of the past ten years », Eux : « Hi Romain, you’re our best fan ».
Bon ça c’était la théorie, en fait ça a été plutôt : Moi : « Hello » Eux : « ?? »
Pas facile de se retrouver devant un groupe auquel on a envie de dire plein de choses sans paraître trop bête...
J’ai quand même réussi à placer un truc du genre : « Will you play "Reservoir" tonight ? It's my favourite song of your new album » auquel ils m’ont répondu un « Ooooh yeaaaaaah » super cool. Et ils m’ont ajouté d’un ton ironique « We will play this song for you tonight » auquel j’ai répondu un truc du genre « Ok, I will think about it » qui se voulait aussi super top cool (surtout avec mon accent berrichon).

Bref. Direction le concert dans une grande grande salle, pas bien remplie j’dois dire mais tant pis. Tant mieux même, ça m’a permis de placer à 3-4 mètres de la scène au milieu d’une foule de personne dont la moyenne d’âge ne dépassait pas 18 ans, prêts à rester 5 heures debout sans broncher (eux, pas moi).

En zoomant bien, on peut me voir, 4ème rang en plein milieu face à la scène


Ca commence avec Girls in Hawaii, un groupe que j’aime vraiment beaucoup et qui, sans être vraiment révolutionnaire, a quand même un talent énorme et compose des chansons pop-rock très mélodiques aux arrangements toujours bien soignés. Sur scène, le groupe assure aussi et fait le spectacle. Au milieu d’une vraie déferlante de guitares (4 guitares électriques en même temps sur certains morceaux !!) et de synthés, le groupe (principalement le chanteur mais aussi un autre musicien, homme à tout faire qui alterne synthés et guitares) montent sur les amplis et font le show, notamment sur « Switzerland », « Time to forgive the winter » et « Rorschach ». Ils ont joué principalement des titres de leur dernier album (mais pas Mallory’s heights, snif), le tout avec beaucoup d’intensité, et pour moi qui connaissais leurs chansons par cœur c’était un vrai bonheur de les voir sur scène.

Artiste suivant : Fauve, le fameux collectif parisien, élu découverte du Printemps de Bourges l’an dernier. Grosse ambiance dans la salle car tous les p’tits jeunes autour de moi connaissaient leurs paroles par cœur ("Haut les coeurs, haut les coeurs, haut les coeurs".
On entend beaucoup de choses sur ce groupe, certains adorent, d’autres détestent, en tout cas il se passe vraiment quelque chose.
Musicalement, la formation est finalement très classique : guitare-basse-batterie ajoutés à cela le chanteur et un musicien qui lance quelques samples discrets. Le guitariste balance de petits riffs avec un minimum d’effets, bassiste et batteur ont la charge de donner de l’intensité à la partie musicale. Mais le spectacle repose principalement sur le chanteur, qui parle plus qu’il ne chante d’ailleurs, et sert ses paroles, particulièrement bien écrites je trouve, à la fois désabusées et pleine d’optimisme et d’éthique sur la vie des adolescents d’aujourd’hui et la société en général. Urbania melancolica...

Beaucoup de point en commun dans ce sens avec l’artiste qui vient après, Bertrand Cantat, qui savait si bien décrire les craintes et espoirs de la jeunesse des années 90 avec Noir Désir. J’avais vu le groupe en concert en 1997, et Cantat n’a pas changé. Punaise quelle bête de scène ! Toujours le même look (jean gris, t-shirt noir), toujours le même charisme, et toujours autant habité par sa musique. Mythique. De ce que je connaissais de son dernier album, je m’attendais à une ambiance un peu triste et intimiste (et certains morceaux l’étaient bien sûr comme « Ange de désolation », émouvante à pleurer) mais l’ambiance était plutôt à la fête et la formation résolument rock. Le groupe alterne les morceaux de son dernier album, assez proche d’une poésie chantée à la Léo Ferré, avec des morceaux de Noir Désir, et quand il balance du Noir Désir, ça envoie comme il y a 15 ans : « Tostaky », « Fin de siècle » toutes guitares dehors et toujours aussi grandioses. Le public l’acclame et ça pogote comme au bon vieux temps.

Soyons désinvoltes...


On termine la soirée avec Metronomy et une ambiance totalement différente : décors kitschs fait de grands nuages roses, pupitres blancs éclairés par des néons colorés derrières lesquelles sont cachés les instruments (sauf la batterie qui trône tout en hauteur, tout en fûts multicolores,). Les musiciens arrivent sur scène en chaussures blanches, costard blanc sur chemises grises, aussi kitsch que les décors en résumé, et dès les premières notes le ton est donné, on est là pour s’amuser. Et c’est l’enchaînement des tubes : « Love letters », « Everything goes my way », « I’m aquarius », « Corinne », « Reservoir » (Ooooh yeaaaaaah), « She wants », « Boy racers »... Toute la salle danse et se trémousse, en particulier lorsque le bassiste, avec sa coupe so retro-disco, est sur le devant de la scène comme sur « The look » et « The bay ». Le groupe, impeccable, s’éclate : on retrouve sur « Love letters » le joueur de tambourin sautillant comme dans le clip, sur « I’m aquarius » les musiciens se dandinent en faisant les shoop-shoop-shoop-wow, sur « Everything goes my way » la batteuse, qui chante, est tout sourire.

 So kitschou

Bref, une chouette soirée où il est difficile de trouver des défauts. De tels groupes à la suite dans une même soirée, c’était tout simplement exceptionnel.

Printemps de Bourges : mercredi 23 avril 2014 – Auditorium – 480 places

Premier artiste en scène : Christine & the Queens, de son vrai nom Héloïse Letissier, est une jeune chanteuse française, grande fan de Michael Jackson et ça se voit : le son est très années 90 (samples, basses électro, synthés, boîtes à rythme assez froides) et surtout... elle danse en chantant, elle est accompagnée de 2 danseurs et leurs chorégraphies sont typiquement « Michael Jackson ».
C’est un peu déroutant au début mais comme elle ne se prend pas au sérieux, on adhère vite à sa démarche : la chanteuse est là pour s’amuser et du coup les spectateurs prennent plaisir à la regarder.
Peu de musiciens sur scène, juste un gars aux samples et un autre qui prend la guitare rythmique (funky bien entendu).
Hormis « Nuit 17 à 42 » qui est vraiment extra, il lui manque peut-être 2-3 vraies bonnes chansons pour que la sauce prenne encore mieux.
 Who's bad?

Ensuite vint Cascadeur et là c’est la grosse claque.
Claque visuelle déjà : le chanteur et son casque lumineux sur la tête accompagné par 3 musiciens avec des cagoules de catcheurs, tous en salopette grise, débarquent à travers la salle avec des lampes torches de leur démarche de zombies (il les a présenté comme ses clones).
Musicalement, c’est encore la grosse claque : parties de pianos magnifiques jouées par Cascadeur qui en plus nous ensorcelle avec sa belle voix aigue. Il fait même chanter le public sur « Walker » et nous demande de tenter de danser assis sur « Ghost surfer ». Chaque morceau monte petit à petit en puissance et prend littéralement aux tripes. Un vrai plaisir communicatif, à l’opposé du personnage timide et réservé qu’il s’est créé.
A noter la présence dans les instruments, d’un Thérémine, qui revient très régulièrement pendant le concert, et qui est assez bluffant à regarder puisque le musicien traverse des ondes invisibles pour en jouer.
Un set vraiment magique et d’ailleurs à la fin le public était debout pour l’applaudir.
 A gauche, le joueur de Thérémine

On termine la soirée avec Anna Calvi, une jeune anglaise belle à croquer qui non seulement a une superbe voix mais en plus a un talent sérieux à la guitare. Il paraît qu’elle a appris à jouer en écoutant Hendrix.
Côté style, on est pourtant plutôt du côté de Jeff Buckley : c’est à dire une sorte de soul-rock avec des guitares où reverb et léger delay prédominent.
On sent dans les compos l’esprit torturé de la jeune fille puisqu’on passe régulièrement de la mélancolie où voix suave et guitare soft donnent le ton à des passages plus rock où la chanteuse pousse sa voix et fait jouer ses doigts à toute vitesse sur sa guitare passée en mode saturation maximale.
Une orchestration, assez classique finalement, accompagne le tout (à noter quand même un grand xylophone et une espèce de gros accordéons fixes ??).
Bref, j’ai pas vraiment été emporté par ses chansons mais véritablement épaté par le talent de l’artiste.

18 janv. 2014

En avant 2014



Musicalement, l’année 2013 aura été incroyablement riche. Il faut dire que des pointures ont sorti un album au cours de l’année (Daft Punk, Arcade Fire, The Flaming Lips, MGMT, Phoenix, Artic monkeys, Sébastien tellier, Bowie, McCartney…) et de nouveaux artistes prometteurs ont pointé le bout de leur nez (Woodkid et son buzz de début d’année).

Si je ne devais en garder qu’une poignée, je retiendrais sans conteste :



l’album "Reflektor" d’Arcade Fire, un album riche aux ambiances variées, des mélodies qu’on chante à tue-tête, des arrangements soignés et des morceaux à l’architecture complexe preuve du talent de ce groupe canadien qui m’avait déjà conquis avec leur album précédent (the suburbs).

Mes morceaux préférés : "Awful sound", "Reflektor", "Normal person"
  


 
l’album "Everest" de Girls in Hawaii, de la pop somme toute classique, mais la démarche et l’état d’esprit de ce groupe, qui s’est reformé après quelques années de silence suite au décès de leur batteur, me touchent beaucoup. Et la chanson "Mallory’s heights", quel morceau tout de même !!

Morceau préféré : "Mallory’s heights" et "Not dead"   
 


l’album "AM" des Artic Monkeys, pas forcément révolutionnaire mais un super album rock cohérent comme on aimerait en écouter plus souvent : des riffs de guitare à la Led Zep, des chœurs très soul, une voix brit-pop et quelques belles ballades. Quel mélange savoureux, une vraie réussite.

Morceaux préférés : "R U mine" et le lennonesque "N°1 party anthem"

  



l’album "Random Access Memory" de Daft Punk, pour son ambiance rétro funk, pour le son et pour avoir réussi le coup de pondre un album intergénérationnel.

Morceau préféré : "Touch" et "Giorgio by Moroder"

 




J’aurais presque pu mettre aussi "Bankrupt!" de Phoenix mais bizarrement, alors que j’aime bien toutes les chansons de l’album, je peine à écouter l’album en entier ; peut-être parce que, comme me le disait un ami l’autre jour, "ça envoie trop tout le temps". Une indigestion de synthé en sorte et pas de morceau pour souffler un peu (à part le titre "Bankrupt" mais il arrive presque trop tard).

Côté français, pas grand-chose à se mettre sous la dent cette année à part peut-être l'album déjanté de La femme qui semble tout droit sorti des productions de Bertrand Burgalat, et puis Alex Beaupain pour sa chanson "Je suis un souvenir".


Ah, ça va être dur pour 2014 de passer après tout ça…
Quoique : le nouvel album de Metronomy (The english riviera est pour moi le meilleur album de ces 5 dernières années) est prévu avant le printemps. De quoi bien commencer l’année.
 

14 janv. 2014

Mes déceptions de 2013

Ecoute Paulo, tu es respecté, riche alors pourquoi tu sors un album comme celui-ci? Arrête, s'il te plait.
Juste pour faire chier ceux qui disent que c'est un chef d'oeuvre. Faut pas pousser...
J'ai lu dans une interview d'eux que MGMT ne sait pas s'ils aiment le type de musique de cet album. Moi, j'ai pas accroché du tout. A trop vouloir surprendre...
Je m'attendais à mieux de la part de ce groupe prometteur, next time?
Idem

Mes 5 albums préférés de 2013

Une trentaine de disques sortis en 2013 sont venus complétés ma collection parmi lesquels cinq ont retenu particulièrement mon attention.
"AM" d'Arctic Monkeys. C'est clair, il s'agit pour moi de l'album de l'année. Le groupe de Sheffield ne cesse de m'impressionner.
"Right Thoughts, Right Words, Right Action" de Franz Ferdinand. Super retour de ces Ecossais, un album qui fait du bien.
"Shangri La" de Jake Bugg. Avec ce 2nd opus, le jeune Jake (19 ans seulement) confirme toute l'étendue de son talent.
"Snapshot" de The Strypes. Un premier album qui déménage pour ces nouveaux venus d'Irlande (qui pour info ont fait la 1ere partie d'Arctic Monkeys lors de leur tournée européenne, pour mon grand plaisir).
"Graffiti on the Train" de Stereophonics. Après 2 albums vraiment très moyens, nos chers gallois ont remis le couvert pour un album qui relance l'intérêt que j'avais pour eux, même si musicalement, il n'y a rien de nouveau et que la pochette est moche.