Radiohead, ici on adore tous.
Quand j’ai acheté l’album « OK Computer » sur les conseils d’un
copain musicien (merci Guillaume), je ne m’attendais pas à une telle claque et
la première écoute de la chanson « Paranoid android » m’a
littéralement mis à genoux (« Raaainnn downnn… »). Tous leurs albums
sont incontournables (personnellement ceux que j’écoute le plus sont
« Hail to the thief » et la version longue de « In
rainbows »)… du moins jusqu’à leur dernier album « The king of
limbs » (sorti en 2011) qui m’a complètement laissé de marbre. C’est vrai
que le groupe a toujours cherché à innover, délayant dans son rock un peu
d’électro ou de jazz, mais cet album je le trouve désespérément froid et un peu
trop dans la lignée de ce que Thom Yorke avait fait dans son album solo
« The eraser » en 2006… mais en
moins accrocheur, l’effet de surprise étantdéjà passé.
Bref, tout ça pour dire que je
n’attendais pas grand-chose du nouvel album solo de Thom Yorke,
« Tomorrow’s modern boxes » qui vient tout juste de sortir.
Après plusieurs écoutes, c’est
agaçant mais force est de constater que c’est difficile de trouver du mal à
dire dessus. C’est encore une fois très inventif, bien arrangé et mixé :
Nigel Godrich est aux manettes et, comme d’habitude, « everything’s in its
right place », on se demande toujours comment ce diable de sorcier arrive
à occuper si bien les panoramiques.
L’ensemble de l’album est très
cohérent : sons électroniques, beats électro, voix fluette, morceaux déstructurés
sont au programme tout du long pour une ambiance éthérée et mélancolique, Thom
Yorke étant le roi du spleen musical et c’est pour ça qu’on l’aime.
L’album débute par « A brain
in a bottle », morceau très réussi grâce à une instrumentation des plus
étranges et originales.
Sur le morceau suivant
« Guess again !», on retrouve une autre patte de l’artiste : le
piano un peu désaccordé joué sur une sorte de faux rythme saccadé. Basse et
batterie jouent à cache-cache. Encore une fois un bon morceau.
Chanson suivante :
« Interference » et, oh joie, le chant retrouve un brin de mélodie.
Une belle chanson simple et triste.
Et après… Et bien après y a plus
grand-chose à se mettre sous la dent. « The mother lode » est
intéressante mais un poil répétitive je trouve ; sur « Truth
ray » Thom Yorke nous refait le coup de l’accompagnement assuré par des
instruments passés à l’envers tout le long du morceau, effet déjà utilisé dans
des albums précédents (« Like spinning plates » sur Amnesiac par
exemple) et si, personnellement, j’aime bien cet effet, sans arrêt sur 3mn je
trouve que c’est pas toujours très agréable.
Je ne m’étendrai pas sur les 2
morceaux suivants, « There is no ice (for my drink) » et « Pink
section », des morceaux de bouts de pas grand-chose, un peu dans un
registre expérimental, mais qui sont limite du remplissage (et quand on sait
qu’il n’y a que 8 chansons en tout, ça fait quand même ¼ de l’album).
L’album se termine sur
« Nose grows some », jolie chanson triste qui vaut surtout l’écoute
pour ces petits beats aigus.
En résumé, quelques vraies
réussites (les 3 premiers morceaux de l’album en fait), très inventif, un album
qu’on écoute un peu par curiosité pour savoir où s’arrêtera le génie de Thom Yorke,
mais pas l’album qu’on aurait envie de jouer entre copains ou de chanter à
tue-tête.
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