Au programme Girls in Hawaii, Fauve,
Detroit et Metronomy. Autant dire que des groupes cultes !! Et
dans la plus grosse salle du festival.
Le concert commence à 19h00 mais,
avant ça, il y avait une séquence de dédicaces de Metronomy à la
FNAC de Bourges à 18h00. Du coup, j’ai fait un p’tit détour par
le magasin, mon CD de Love letters en poche.
Ambiance très détendue pour les
dédicaces.
Moi : « Hey guys, I love
your music too much, you’re the best band of the past ten years »,
Eux : « Hi Romain, you’re our best fan ».
Bon ça c’était la théorie, en fait
ça a été plutôt : Moi : « Hello » Eux :
« ?? »
Pas facile de se retrouver devant un groupe auquel
on a envie de dire plein de choses sans paraître trop bête...
J’ai quand même réussi à placer un
truc du genre : « Will you play "Reservoir"
tonight ? It's my favourite song of your new album » auquel ils m’ont répondu un « Ooooh
yeaaaaaah » super cool. Et ils m’ont ajouté d’un ton
ironique « We will play this song for you tonight »
auquel j’ai répondu un truc du genre « Ok, I will think
about it » qui se voulait aussi super top cool (surtout avec
mon accent berrichon).
Bref. Direction le concert dans une
grande grande salle, pas bien remplie j’dois dire mais tant pis.
Tant mieux même, ça m’a permis de placer à 3-4 mètres de la
scène au milieu d’une foule de personne dont la moyenne d’âge
ne dépassait pas 18 ans, prêts à rester 5 heures debout sans
broncher (eux, pas moi).
En zoomant bien, on peut me voir, 4ème rang en plein milieu face à la scène
Ca commence avec Girls in Hawaii, un
groupe que j’aime vraiment beaucoup et qui, sans être vraiment
révolutionnaire, a quand même un talent énorme et compose des
chansons pop-rock très mélodiques aux arrangements toujours bien soignés. Sur
scène, le groupe assure aussi et fait le spectacle. Au milieu d’une
vraie déferlante de guitares (4 guitares électriques en même temps
sur certains morceaux !!) et de synthés, le groupe (principalement
le chanteur mais aussi un autre musicien, homme à tout faire qui
alterne synthés et guitares) montent sur les amplis et font le show,
notamment sur « Switzerland », « Time to forgive
the winter » et « Rorschach ». Ils ont joué
principalement des titres de leur dernier album (mais pas Mallory’s
heights, snif), le tout avec beaucoup d’intensité, et pour moi qui
connaissais leurs chansons par cœur c’était un vrai bonheur de
les voir sur scène.
Artiste suivant : Fauve, le fameux
collectif parisien, élu découverte du Printemps de Bourges l’an
dernier. Grosse ambiance dans la salle car tous les p’tits jeunes
autour de moi connaissaient leurs paroles par cœur ("Haut les coeurs, haut les coeurs, haut les coeurs".
On entend beaucoup de choses sur ce
groupe, certains adorent, d’autres détestent, en tout cas il se
passe vraiment quelque chose.
Musicalement, la formation est finalement très
classique : guitare-basse-batterie ajoutés à cela le
chanteur et un musicien qui lance quelques samples discrets. Le
guitariste balance de petits riffs avec un minimum d’effets,
bassiste et batteur ont la charge de donner de l’intensité à la
partie musicale. Mais le spectacle repose principalement sur le
chanteur, qui parle plus qu’il ne chante d’ailleurs, et sert ses
paroles, particulièrement bien écrites je trouve, à la fois
désabusées et pleine d’optimisme et d’éthique sur la vie des
adolescents d’aujourd’hui et la société en général. Urbania
melancolica...
Beaucoup de point en commun dans ce
sens avec l’artiste qui vient après, Bertrand Cantat, qui savait
si bien décrire les craintes et espoirs de la jeunesse des années
90 avec Noir Désir. J’avais vu le groupe en concert en 1997, et Cantat n’a pas changé. Punaise quelle bête de scène ! Toujours
le même look (jean gris, t-shirt noir), toujours le même charisme,
et toujours autant habité par sa musique. Mythique. De ce que je
connaissais de son dernier album, je m’attendais à une ambiance un
peu triste et intimiste (et certains morceaux l’étaient bien sûr
comme « Ange de désolation », émouvante à pleurer)
mais l’ambiance était plutôt à la fête et la formation
résolument rock. Le groupe alterne les morceaux de son dernier
album, assez proche d’une poésie chantée à la Léo Ferré, avec
des morceaux de Noir Désir, et quand il balance du Noir Désir, ça
envoie comme il y a 15 ans : « Tostaky », « Fin
de siècle » toutes guitares dehors et toujours aussi
grandioses. Le public l’acclame et ça pogote comme au bon vieux
temps.
Soyons désinvoltes...
On termine la soirée avec Metronomy et
une ambiance totalement différente : décors kitschs fait de
grands nuages roses, pupitres blancs éclairés par des néons
colorés derrières lesquelles sont cachés les instruments (sauf la
batterie qui trône tout en hauteur, tout en fûts multicolores,).
Les musiciens arrivent sur scène en chaussures blanches, costard
blanc sur chemises grises, aussi kitsch que les décors en résumé,
et dès les premières notes le ton est donné, on est là pour
s’amuser. Et c’est l’enchaînement des tubes : « Love
letters », « Everything goes my way », « I’m
aquarius », « Corinne », « Reservoir »
(Ooooh yeaaaaaah), « She wants », « Boy racers »...
Toute la salle danse et se trémousse, en particulier lorsque le
bassiste, avec sa coupe so retro-disco, est sur le devant de la scène
comme sur « The look » et « The bay ». Le
groupe, impeccable, s’éclate : on retrouve sur « Love
letters » le joueur de tambourin sautillant comme dans le clip,
sur « I’m aquarius » les musiciens se dandinent en
faisant les shoop-shoop-shoop-wow, sur « Everything goes my
way » la batteuse, qui chante, est tout sourire.
So kitschou
Bref, une chouette soirée où il est
difficile de trouver des défauts. De tels groupes à la suite dans
une même soirée, c’était tout simplement exceptionnel.