7 juin 2016

Radiohead "A Moon Shaped Pool" : une plongée en eaux douces et mystérieuses




Dire qu’on attendait quelque chose du nouvel album de Radiohead n’est pas tout à fait vrai.

Le groupe n’avait plus rien à prouver musicalement ayant déjà atteint des sommets de créativité dans des albums devenus mythiques ("OK Computer", "Kid_A" pour ne citer que ces deux là).

Et surtout il avait un peu déçu avec leur album précédent, "The King of Limbs", un album novateur mais froid, expérimental mais peu mélodique.

Et vu que les récents projets solos de Thom Yorke étaient un peu dans la même veine, on attendait donc leur nouvelle création en se disant qu’après l’avoir écouté une ou deux fois, on remettrait dans le lecteur nos morceaux préférés de "The Bends" et de "In Rainbows".

Mais dès la première écoute de leur nouvel opus, "A Moon Shaped Pool", on ne peut que se rendre à l’évidence : Radiohead est toujours là et est toujours au-dessus du lot.



On retrouve le Radiohead que l’on aime dans une atmosphère plutôt acoustique avec beaucoup de piano, guitare sèche, cordes et chœurs.

Les morceaux sont souvent mélancoliques, beaux et apaisés, avec cette incroyable voix habitée de Thom Yorke, une voix qui s’est faite plus claire, moins gémissante qu’auparavant, et qui vous prend littéralement aux tripes

Bien sûr on pourra toujours déplorer que l’album est beaucoup moins rock que ce qu’ils ont pu faire il y a 15 ans, mais les morceaux sont très bien travaillés et arrangés.



Les titres s’enchaînent dans une ambiance musicale qui n’est pas sans rappeler celle de l’album "Kid_A" (sorti en 2000) où chaque chose est à sa bonne place dans le mix.

"Burn The Witch" et son score de cordes très rythmé, "Decks Dark" avec cette incroyable basse et ses chœurs aigus, "Desert Island Disk" et son très joli riff de guitare acoustique, "Ful Stop" et son ambiance électro, "Identikit" et sa mélodie entêtante, "The Numbers" et son super groove, "Present Tense" et son rythme latino, "True Love Waits" qui, 20 ans après sa création, n’a jamais été aussi émouvante...



Et, alors que les chansons s’écoulent très naturellement, on est surpris, aux écoutes suivantes, de découvrir la complexité et l’originalité des morceaux et on se pose inlassablement la même question : mais comment font-ils ?