Dire
qu’on attendait quelque chose du nouvel album de Radiohead n’est
pas tout à fait vrai.
Le
groupe n’avait plus rien à prouver musicalement ayant déjà
atteint des sommets de créativité dans des albums devenus mythiques
("OK Computer", "Kid_A" pour ne citer que ces deux là).
Et
surtout il avait un peu déçu avec leur album précédent, "The King
of Limbs", un album novateur mais froid, expérimental mais peu mélodique.
Et
vu que les récents projets solos de Thom Yorke étaient un peu dans
la même veine, on attendait donc leur nouvelle création en se
disant qu’après l’avoir écouté une ou deux fois, on remettrait
dans le lecteur nos morceaux préférés de "The Bends" et de "In
Rainbows".
Mais
dès la première écoute de leur nouvel opus, "A Moon Shaped Pool", on
ne peut que se rendre à l’évidence : Radiohead est toujours
là et est toujours au-dessus du lot.
On
retrouve le Radiohead que l’on aime dans une atmosphère plutôt
acoustique avec beaucoup de piano, guitare sèche, cordes et chœurs.
Les
morceaux sont souvent mélancoliques, beaux et apaisés, avec cette
incroyable voix habitée de Thom Yorke, une voix qui s’est faite
plus claire, moins gémissante qu’auparavant, et qui vous prend
littéralement aux tripes
Bien
sûr on pourra toujours déplorer que l’album est beaucoup moins
rock que ce qu’ils ont pu faire il y a 15 ans, mais les morceaux
sont très bien travaillés et arrangés.
Les
titres s’enchaînent dans une ambiance musicale qui n’est pas
sans rappeler celle de l’album "Kid_A" (sorti en 2000) où chaque
chose est à sa bonne place dans le mix.
"Burn
The Witch" et son score de cordes très rythmé, "Decks Dark" avec cette
incroyable basse et ses chœurs aigus, "Desert Island Disk" et son très
joli riff de guitare acoustique, "Ful Stop" et son ambiance électro,
"Identikit" et sa mélodie entêtante, "The Numbers" et son super groove,
"Present Tense" et son rythme latino, "True Love Waits" qui, 20 ans après
sa création, n’a jamais été aussi émouvante...
Et,
alors que les chansons s’écoulent très naturellement, on est
surpris, aux écoutes suivantes, de découvrir la complexité et
l’originalité des morceaux et on se pose inlassablement la même
question : mais comment font-ils ?